industrieUn regard d’ensemble sur les progrès accomplis par l’industrie tunisienne, depuis l’accès du pays à l’indépendance, montre que cette activité demeure, jusqu’à ce jour,  sous développée, peu compétitive, peu intégrée, peu créatrice de valeur ajoutée et d’emplois.

Tout indique que les gouvernants de cette industrie n’ont pas su tirer profit des avancées des révolutions technologiques précédentes : mécanisation (Production industrielle au moyen de machines fonctionnant à l’eau et à la vapeur), électrification (Production de masse grâce aux chaînes de montage), automatisation grâce à l’électronique et à l’informatique et mondialisation (Transfert de la production vers des pays à faibles coûts grâce à une réduction des coûts de communication et de conteneurisation).

Pis,  aujourd’hui, avec le retard que le pays accuse en matière de digitalisation, les décideurs tunisiens seraient en train de rater le bateau de la prochaine révolution technologique, celle de la numérisation et son corollaire la technologie de l’industrie 4.0.

      • L’industrie 4.0 n’est pas une option, c’est une nécessité pour la compétitivité de la Tunisie.

Pour preuve, au moment où des pays font des pas de géants pour optimiser la numérisation et réaliser des performances spectaculaires dans ce domaine, les tunisiens sont toujours au stade de la sensibilisation, de la formation basique et d’initiatives isolées financées par des bailleurs de fonds étrangers.

Comprendre : en matière d’industrie 4.0 la Tunisie ne dispose pas encore de stratégie nationale claire et d’institutions crédibles pour sa prise en charge. Cela pour dire que l’industrie 4.0, la plus récente évolution dans le secteur de la fabrication, ne cesse de progresser.

Les vertus de la technologie 4.0

Concrètement,  l’industrie 4.0 a pour principaux avantages d’éliminer le support papier et de surveiller en temps réel les machines d’une usine en installant des capteurs à chaque étape du processus de production.

Globalement, la technologie permet à tout entreprise désireuse de l’adopter d’avoir à l’œil sa production à chacune des étapes du processus, ce qui permet d’améliorer la qualité de ses produits et de réduire – voire à éliminer – les temps d’arrêt, car les données fournies sur l’état des équipements avertissent lorsqu’il faut procéder à l’entretien des machines et signalent les pannes imminentes.

      • Rater la révolution de l’industrie 4.0, c’est condamner l’industrie tunisienne à la stagnation.

Mieux,  à regarder de près les avantages qu’elle engrange, la technologie 4.0 serait pour la Tunisie un raccourci heureux pour réaliser d’importants gains de productivité dans son industrie.

Rien que pour ces raisons, nous pensons que les entreprises industrielles tunisiennes ont un grand intérêt  à adopter cette technologie et à prendre le virage de la modernité.  Elles ne doivent pas attendre trop longtemps, car elles risqueraient alors de manquer le bateau.

La Tunisie au stade basique de la sensibilisation

Malheureusement sur le terrain le gouvernement tunisien ne semble pas manifester pas une ambition  claire  pour développer la technologie 4°, particulièrement,  dans l’industrie. Il se contente d’initiatives limitées financées par des partenaires économiques et des agences spécialisées de l’ONU. Deux projets de sensibilisation et de formation méritent qu’on s’y attarde.

Le premier, dénommé  « Transformation Digitale en Tunisie » est lancé à la faveur d’une assistance technique et d’un financement de l’agence de coopération internationale allemande GIZ.

Objectif : former et initier des ingénieurs des centres techniques sectoriels (CTS) dans le domaine des technologies de fabrication digitale et du prototypage.

      • L’industrie 4.0 offre à la Tunisie un raccourci vers une productivité accrue et une meilleure compétitivité.

L’objectif est, également, d’intégrer le concept des technologies Open Source (OSAT) aux actions stratégiques prioritaires dans le cadre de l’orientation vers l’innovation et l’industrie 4.0.

Le deuxième projet, qui consiste à doter la Tunisie de laboratoires pilotes destinés à la formation et à l’accompagnement de l’industrie 4.0, est initié à la faveur d’une assistance technique et d’un financement de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) à hauteur de 432.000 dinars.

Ce montant a permis de financer 4 laboratoires à Sidi Thabet à Tunis, à Sousse, à Monastir et à Sfax. Mention spéciale pour le laboratoire de Sfax. Il sera opérationnel, au début 2025, et sera installé au Centre sectoriel de formation en électronique de Sakiet Ezzit. C’est du moins si on croit Masserra Daoud, directrice du Centre sectoriel de formation en électronique de Sakiet Ezzit qui avait fourni,  le 19 novembre 2024, l’information.

Les formations dispensées seront de courte durée et adaptées aux besoins spécifiques des entreprises. Organisées en petits groupes de 10 à 12 personnes, elles garantiront un accompagnement personnalisé et une montée en compétences efficace, note t-on.

En bref : ——————————-

Industrie 4.0 en Tunisie – Avancées et Défis

  • Constat actuel : L’industrie tunisienne reste sous-développée, peu compétitive et mal intégrée. Elle n’a pas pleinement tiré profit des révolutions technologiques passées.
  • Retard dans l’industrie 4.0 : Absence de stratégie nationale claire et dépendance à des initiatives limitées financées par des bailleurs internationaux.
  • Projets en cours :
    • Transformation Digitale en Tunisie : Formation d’ingénieurs CTS financée par la GIZ.
    • Laboratoires pilotes : 4 centres financés par l’ONUDI (432.000 TND), dont un à Sfax, opérationnel en 2025.
  • Avantages de l’industrie 4.0 : Surveillance en temps réel, réduction des arrêts, amélioration de la qualité et productivité accrue.
  • Enjeu majeur : Rater cette transition condamnerait l’industrie tunisienne à la stagnation.