160 ouvrages traduits, des distinctions internationales, un nouveau magazine dédié à la traduction de et vers l’Arabe, une nouvelle bibliothèque et un projet d’une revue scientifique pour enfants sont au menu de l’Institut de Traduction de Tunis (ITRAT).
Dans un texte publié ce dimanche 12 janvier sur le site du ministère des Affaires Culturelles, l’Institut souligne l’importance de la traduction dans les stratégies culturelles des pays et présente ses publications, ses distinctions et ses projets en cours dont certains ont été récemment annoncés par l’Agence TAP.
160 ouvrages traduits et d’importants prix
Créé en 2006, l’Institut de traduction de Tunis, anciennement Centre national de traduction, a son siège au pôle des lettres et du livre, à la Cité de la culture. L’Institut publie des œuvres traduites, d’auteurs tunisiens et étrangers, principalement vers l’arabe, et appartenant à différentes branches telles que la littérature, les sciences humaines et sociales et l’histoire ainsi que la traduction de chefs-d’œuvre de la littérature mondiale.
A travers ses publications, il contribue notamment à la promotion des langues et à l’intégration de la langue arabe dans le mouvement intellectuel moderne.
L’Institut contribue aussi à l’encadrement des traducteurs dans diverses spécialités et à la création d’une base de données sur les spécialistes en traduction.
Depuis sa création, l’Institut de Traduction a publié 160 ouvrages traduits pour des œuvres littéraires et philosophiques dans les différents domaines du savoir, pour des auteurs tunisiens et occidentaux contemporains.
La traduction d’un livre passe par plusieurs étapes. Elle commence par la sélection de l’ouvrage à traduire par une commission scientifique spécialisée. Par la suite, vient l’étape de l’achat des droits de traduction de l’ouvrage sélectionné.
Au terme de ces étapes, l’Institut lance un appel pour la sélection de traducteurs confirmés. Un contrat est signé entre l’Institut de traduction de Tunis et les traducteurs. Les droits d’auteurs des livres traduits sont détenus par l’Institut qui a le droit à l’exploitation totale de l’ouvrage, sa publication et sa distribution.
Une fois traduit, l’ouvrage est révisé par deux comités et sur deux étapes, avant de valider son contenu en vue son publication et sa distribution.
L’Institut de Traduction de Tunis est lauréat de plus de 7 prix. En 2009, il a eu le “Prix de traduction et de publication de la langue italienne”, attribué par le ministère italien des Affaires étrangères, pour la traduction en arabe du livre “Lo non hopaura” (Je n’ai pas peur) de Niccolò Ammaniti.
En 2021, l’Institut a remporté le prix de la Traduction de la Foire internationale du Livre tunisien (FILT) attribué, ex aequo, à Mohamed Mokhtar Abidi et Sameh Hamdi pour la traduction de “Etude d’histoire ifrîqiyenne et de civilisation musulmane médiévale” de feu Mohamed Talbi.
En 2023, l’Intitut s’est distingué à la 17ème édition de Cheikh Zayed book Award qui est l’un des importants prix mondiaux consacré à la littérature et à la culture arabes. Chokri Al Saadi a été primé dans la catégorie Traduction pour ‘Al-Ibara wa-al-Mi’na: Dirasat fi Nathariyat al-A’amal al-Lughawiya’ (Expression and Meaning : Studies in the Theory of Speech Acts) du philosophe et linguiste américain John R. Searle. Ce livre est traduit de l’anglais vers l’arabe est publié, en 2021, par l’Institut tunisien de la traduction.
Nouvelles publications et projets en cours
L’Institut de traduction de Tunis a récemment annoncé la parution de nouveaux ouvrages dont des traductions de l’arabe vers le français et du français vers l’arabe. Les ouvrages traduits en français sont traduits à partir d’oeuvres littéraires en arabe pour des auteurs (3) et des autrices (2) tunisiens.
La liste comprend : “Torchkana” de Messaouda Boubaker, traduit par Manoubia Meski, “Tujan” d’Emna Rmili, traduit par Abdelhamid Ladhari, “Le grand rocher” de Tahar Guiga, traduit par Mongi Gardalli, “Comment ai-je fait pour parcourir le chemin jusqu’à moi-même? d’El Hmadi Slaheddine traduit par Mohamed Hédi Marzougui et “Echos dans la ville” de Mahmoud Belaid, traduit de l’arabe par Mansour M’Henni.
Les ouvrages traduits du français vers l’arabe sont : “Introduction à la narratologie postclassique” de la Française Sylvie Patron, traduit par Mohamed Nejib Amami et Mohamed ben Mohamed El Khabou et “L’Islam et la Démocratie, une révolution intérieure” du Tunisien Yadh Ben Achour, traduit par Mohamed Gouia. La version originale est paru chez Gallimard, collection Le débat (France), en mars 2021.
Ces nouvelles publications, fruit d’un projet lancé en mai 2024, s’ajoutent à celles annoncées en octobre 2024 et composées de deux ouvrages en arabe et un en anglais, dans les domaines de la littérature et de la géographie.
Une nouvelle bibliothèque de l’Institut de traduction de Tunis sera inaugurée le mardi 21 janvier 2025. Elle devra contribuer à soutenir les efforts de l’Institut à promouvoir ses différentes publications. Un point de vente sera mis à la disposition des lecteurs au siège de l’Institut à la Cité de la Culture.
“Eyes of Languages” (Uyūn al-Alsun) est un nouveau magazine trimestriel dédié à la traduction de et vers l’Arabe dont le contenu se compose principalement d’extraits de livres ou d’encyclopédies traduits par l’Institut. Il sera disponible dans les différentes langues traduites par les publications de l’Institut dont l’Arabe, l’Anglais, le Français, l’Italien, l’Allemand et l’Espagnol.
Chaque texte dans ce magazine est accompagné par la version initiale du texte traduit dans sa langue originale. La traduction devra être élargie vers d’autres langues universelles tels que le Chinois et le Russe qui seront inclus dans une prochaine étape.
Le premier numéro de la saison, hiver 2025, de ce magazine ayant fait l’objet d’un article assez détaillé publié par l’agence TAP ( tap.info.tn/fr/Portail-à-la-Une-FR-top/18282123-parution-prochaine) sera bientôt disponible dans la Bibliothèque de l’ITRAT.
L’Institut a également annoncé un projet d’une revue scientifique trimestrielle pour enfants qui sera dirigée par de spécialistes dans l’apprentissage et les sciences.
Actuellement, une équipe de traducteurs travaille sur la révision la traduction du volume “Les notions et les idées” de l’Encyclopædia Universalis dont la collection de dictionnaires répertorie les grands concepts et notions de notre société dans des domaines aussi divers que la philosophie, la religion, l’économie, la littérature, l’architecture, etc.
L’Institut a également achevé la traduction de l’Encyclopédie de l’Islam, de l’anglais vers l’arabe, qui contient 209 chapitres sur près de 6000 pages.
De là, l’Institut de Traduction de Tunis constitue une importante institution culturelle nationale qui oeuvre pour la promotion du savoir à travers la traduction et au rayonnement du mouvement intellectuel sur le double plan, régional et international.
« Traduire, c’est produire avec des moyens différents des effets analogues», disait Paul Valery (1871-1945), célèbre auteur, philosophe, poète et essayiste français.