La Maison des Arts du Belvédère (Centre national d’art vivant-CNAV) et la Direction des arts plastiques du ministère des Affaires Culturelles, organisent du 18 janvier (vernissage 17H00) au 8 février 2025 une exposition rétrospective inédite entre mémoire et création intitulée “L’Art et l’Ame”, dédiée à la mémoire de l’artiste surréaliste Moncef Ben Amor (1943-1990), un peintre qui a profondément marqué le paysage artistique tunisien.

Né en 1943 à Tunis, Moncef Ben Amor a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis. Après un bref passage à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il revient en Tunisie et participe aux manifestations d’art tunisien contemporain. Selon Ali Louati, dans le Beau Livre “L’aventure de l’art moderne en Tunisie”, les années 70 ont été particulièrement fécondes pour Moncef Ben Amor, – qui a connu de longues années de crise et d’inactivité- avec quatre expositions personnelles à la Galerie de l’Information entre 1974 et 1981.

Physiquement et moralement épuisé, Moncef Ben Amor tente de reprendre avec deux expositions : l’une à la galerie Cherif Fine Art en 1988 et l’autre à la Galerie de l’Information en 1989, avant de tirer sa révérence en juillet 1990. Une rétrospective de ses œuvres a été organisée à la Galerie Ammar Farhat en janvier 1991. Une monographie de près de 69 pages lui a été consacrée par Maherzia Ayari et intitulée “Moncef Ben Amor, le peintre tourmenté”, offrant un descriptif de son parcours artistique et de ses créations.

En fusionnant le rêve, le fantastique et l’irrationnel dans ses œuvres qui évoquent des émotions profondes et souvent mystérieuses, Moncef Ben Amor tente selon les propos de Ali Louati de “donner à son œuvre une justification par la révolte contre une société inique et déséquilibrée”, et ce, à travers des représentations comme les “arbres morts, aux silhouettes sombres et tourmentées, baignées d’une lumière mystérieuse. Un mal sournois s’attaque aux hommes qui se muent en animaux costumés ou en monstres anthropophages se repaissant de chairs sanguinolentes et d’ossements humains” (extraits de “L’aventure de l’art moderne en Tunisie”).