L’Office National des Fourrages (ONF) entame, au cours de ce mois, janvier 2025, la prise des mesures pour l’importation des aliments fourragers. L’Office a annoncé, jeudi, qu’il importera, dans une première étape, le maïs qui sera mis en vente à des prix préférentiels, en fonction de la structure du coût réel, et ce, dans le cadre de son plan pour la prochaine période, particulièrement, en ce qui concerne l’ajustement direct du marché des matières premières pour la production d’aliments composés.
L’ONF a, également, annoncé la création d’une cellule pour suivre le marché des fourrages intérieur et mondial afin de garantir l’efficacité et la pertinence des mesures d’ajustement prises, ainsi que pour surveiller les évolutions permettant de diversifier et de développer les ressources fourragères en Tunisie.
Il a souligné, en outre, que l’importation de maïs et sa mise en vente à des prix préférentiels révèle l’importance de cette matière première dans la production d’aliments pour les volailles et les ruminants, ainsi que pour l’approvisionnement des éleveurs et des usines en aliments composés, dans le cadre, d’un accord annuel garantissant un approvisionnement régulier à des prix préférentiels.
Cette mesure s’inscrit, selon l’ONF, dans le cadre de ses missions relatives à l’importation, la distribution et la commercialisation des ressources fourragères outre la constitution des stocks de réserve et la réalisation de toutes les interventions nécessaires à la régulation du marché.
Le prix de vente du maïs sera déterminé, au niveau des dépôts de l’ONF, lors de la conclusion du contrat d’importation, en fonction de la structure du coût réel. Ce prix sera révisé et ajusté à chaque opération d’importation, a encore précisé l’Office.
Ce mécanisme a été discuté avec la plupart des producteurs, des professionnels et des représentants des structures qui gèrent le secteur fourrager dans le but d’ajuster le marché des aliments pour bétail au cours du dernier trimestre de 2024. Il portera sur environ 20 % du volume des importations de maïs, conformément aux accords d’approvisionnement annuels aidant ainsi au développement des stocks de matières premières et consolidant la résilience des producteurs pendant les périodes climatiques difficiles et les crises d’approvisionnement du marché, selon l’Office.
Dans le cadre du programme de reconstitution du bétail, l’Office a indiqué avoir conclu des contrats, avec les coopératives de production agricole et un certain nombre de fermes relevant de l’Office des Terres Domaniales pour produire des quantités importantes d’aliments pour bétail avec une excellente qualité et des prix raisonnables. Il a signalé que la plupart des champs de production ont atteint un stade de développement satisfaisant, vu les bonnes conditions climatiques enregistrées au cours de cette saison.
Des accords de partenariat sont en cours d’élaboration avec la Banque Nationale Agricole et le Groupement Interprofessionnel des viandes rouges et du lait afin de fournir, à partir de mai 2025 aux éleveurs, des vaches laitières dans de nombreux gouvernorats prioritaires, par l’intermédiaire de coopératives et de centres de collecte de lait, en soutien au programme de la reconstitution des troupeaux et d’amélioration de l’efficacité de l’activité.
L’Office national des fourrages a également révélé que depuis le 2 janvier 2025, il a commencé à produire du fourrage concentré à l’usine de « Chancho » dans le gouvernorat de Gabès, qui a été loué par l’office de l’élevage et de l’approvisionnement des pâturages, les fournissant aux éleveurs à bas prix. Dans une deuxième phase, il a été procédé de fournir le financement pour le développement de l’activité de l’usine vers la production de la “luzerne” dans le cadre de l’intensification de la culture de cette plante dans le gouvernorat de Gabès à travers la mise en place d’une filière intégrée pour sa production, sa collecte et sa valorisation.
L’Office National des Fourrages a, en outre, affirmé qu’il a pris les mesures nécessaires pour garantir un approvisionnement régulier des éleveurs et des usines d’aliments composés en matières premières pour la production d’aliments composés. Il s’agit de garantir le succès de l’intervention publique directe pour ajuster le marché des fourrages après le désengagement de ce rôle depuis 1996.
Créé début 2024, en vertu du décret du 10 janvier 2024, l’ONF est un établissement public financièrement autonome dont les principales missions consistent à produire, importer, distribuer et commercialiser les aliments fourragers. Il est aussi chargé de constituer des stocks de réserve et réaliser toutes les interventions nécessaires à la régulation du marché des fourrages.