Depuis quelques temps, l’exécutif tunisien donne l’impression qu’il ne jure que par les dons et transferts des tunisiens résidents à l’étranger (TRE) pour résoudre certains problèmes majeurs. Parmi ces derniers figurent en bonne place le remboursement en devises grâce à leurs transferts du service de la dette et les dons fournis pour atténuer les crises que connaît, de temps à autre, le pays.
Au nombre de ces dons, il y a les précieux équipements médicaux fournis par les TRE lors de la pandémie du corona virus et les bus mis, ces derniers jours, à la disposition du gouvernement tunisien pour atténuer la grave crise de transport public que connaît, actuellement, le pays.
En recevant, le 15 janvier 2025, le chef du Gouvernement, Kamel Maddouri et le ministre des Transports, Rachid Amri, le président Kais Saied n’a pas manqué de leur rendre un vibrant hommage.
Le Chef de l’Etat a particulièrement salué “les efforts déployés par nombre de Tunisiens résidents dans un pays européen, dans le but de mettre à la disposition du transport public, plus de deux cents autobus. Une initiative qui vise à soutenir les efforts de l’Etat et à reconstruire l’infrastructure”.
Face aux multiples défis économiques auxquels la Tunisie est confrontée, notamment en raison des tensions budgétaires, le pays compte environ 6 500 millionnaires, et près de 20 000 personnes possédant une fortune supérieure à 500 000 dollars. Pendant que de nombreux Tunisiens peinent à accéder à des services de transport réguliers et de qualité, ces privilégiés semblent évoluer dans une réalité bien différente.
Au-delà des statistiques publiées par une étude du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES) sur les inégalités sociales et économiques, il est légitime de s’interroger sur le rôle de certaines catégories aisées dans la société. En effet, si quelques centaines de personnes fortunées avaient contribué, ne serait-ce qu’en finançant des autobus, la situation du transport public en Tunisie pourrait être bien différente aujourd’hui.
ABS