A l’occasion du 90ème anniversaire de la création de la Rachidia, un accord de partenariat a été signé le mardi 21 janvier 2025, par Salwa Ben Hafaiedh, directrice générale du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM, Ennejma Ezzahra), et Anis Sghaier, président de l’Institut Rachidia de la musique tunisienne, portant sur l’organisation d’un colloque scientifique national sur l’institution “La Rachidia”. Les détails de cet événement qui s’inscrit dans le cadre de la valorisation du patrimoine musical tunisien et du soutien à la recherche scientifique, seront prochainement communiqués, informe le CMAM.

Fondée le 3 novembre 1934, la Rachidia est une association culturelle et artistique spécialisée dans la musique tunisienne, ayant vu le jour grâce à une élite d’hommes politiques, d’intellectuels, d’écrivains et d’artistes, dirigée par Mustapha Sfar, alors “Cheikh el Medina” (source: “Tunis au bon vieux temps” de Tahar Fazaa, Editions Sindbad 2014).

Prenant le nom officiel d’association de l’Institut Al-Rachidi de musique, elle est la première institution musicale en Tunisie et l’une des plus anciennes institutions de musique arabe, avec pour objectif de sauvegarder le patrimoine musical tunisien, notamment le malouf et ses variantes, tout en assurant la documentation de ce riche héritage.

Le premier concert de la Rachidia a été donné au Théâtre municipal de Tunis au début de l’année 1935. La première chanson propre à l’institution, “Ya leymi yezzini”, a été écrite par Ali Douagi. Parmi les premiers interprètes figurent des noms illustres comme Chafia Rochdi (seule femme présente à la réunion constitutive), Fethia Khairi et Saliha.

Le nom “Rachidia” a été choisi en référence à Mohamed Rachid Bey, troisième souverain de la dynastie husseinite. Poète et musicien passionné, il s’est intéressé à la musique et à la chanson andalouses en œuvrant à enrichir la musique tunisienne par celle de la Turquie au niveau des règles et des rythmes de la “nouba”.

L’histoire de la Rachidia est étroitement liée à des figures majeures de la musique tunisienne, pour ne citer que Khemaïs Tarnane, Mohamed Triki, Salah Mehdi, Mohamed Sâada, Taher Gharsa, Abdelhamid Ben Aljia, Zied Gharsa et tant d’autres qui ont marqué de leur empreinte l’évolution de la musique tunisienne.

L’orchestre de la Rachidia a également compté dans ses rangs de grands noms dont Kaddour Srarfi, qui, en 1942, devint à l’âge de 29 ans le plus jeune chef d’orchestre de Tunisie et du Maghreb, dirigeant l’ensemble de la Rachidia aux côtés de Mohamed Triki.

La célébration du 90ème anniversaire de la Rachidia est une occasion de rendre hommage à ceux et celles qui ont façonné l’histoire musicale tunisienne et de la Rachidia, basée au cœur de la médina de Tunis, dans l’écrin historique de Dar Daouletli, édifiée au milieu du XVIIe siècle sous le règne du Bey Hammouda Pacha El Mouradi par le Daouletli, gouverneur militaire de la ville de Tunis.