Rechercher des alternatives au Fonds Monétaire international (FMI), diversifier les sources de financement à travers l’exploration des systèmes financiers régionaux (RFA) et des accords bilatéraux d’échange de devises, telles sont les principales recommandations de l’observatoire Tunisien de l’économie (OTE).

Dans son dernier rapport, les auteurs estiment que s’orienter vers des solutions alternatives de financement du budget qui rompent avec l’endettement, est indispensable afin de réduire la pression sur les dépenses sociales et d’investissement.

L’observatoire souligne l’importance de réviser la loi n°35 de l’année 2016 relative à l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie (BCT), afin de ne pas limiter son rôle à lutter contre l’inflation et à garantir la souveraineté monétaire.

La BCT doit contribuer à la réalisation d’un modèle économique orienté vers le développement, en s’opposant au principe de l’indépendance totale de la BCT par rapport au pouvoir exécutif, vu la non efficacité de cette mesure dans la garantie de la stabilité des prix.

L’OTE a également appelé à repenser et renégocier le calendrier de remboursement de la dette qui absorbe aujourd’hui plus de 30% du budget de l’Etat. Selon le même document, il s’agit également de rompre avec la politique de remboursement du service de la dette à tout prix et au détriment des dépenses sociales, et d’accorder une attention particulière aux taux (variables ou fixe) et aux échéances proposées dans les accords de prêts.

Il y a lieu de souligner que la hausse de l’encours de la dette publique est passée de 38,8% en 2010 à 79,8% en 2023.

Les résultats d’exécution du budget de 2022 soulignent que l’encours de la dette publique a atteint 114864,8 MD. Selon les statistiques publiées sur le site du ministère de Finances. En 2023, l’encours des crédits de la dette publique a atteint 126501 MD, soit 79,8% du produit intérieur brut (PIB).

Le taux de l’encours de crédit par rapport au PIB a presque doublé au cours des 13 ans, passant de 38,8% en 2010 à 79,8% en 2023. Ce taux a enregistré un mouvement ascendant depuis 2010.

Il convient de rappeler que l’Observatoire tunisien de l’économie est une initiative créée en 2012 par un groupe de chercheurs et d’analystes. Il analyse et décrypte les politiques publiques et les enjeux économiques et met en évidence des aspects négatifs et positifs à travers des articles et des études.