Au commencement ce constat : en dépit des importantes précipitations qui se sont abattues, ces derniers jours, sur le pays, le plus grand barrage de Tunisie, Sidi Salem (643 millions de mètres cubes) a enregistré un faible taux de remplissage de 19%, et ce selon, les statistiques publiées le 22 janvier 2025, par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI).
L’enjeu est énorme lorsqu’on sait que le barrage Sidi Salem, érigé sur le cours d’oued Medjerda depuis 1981, alimente 7 gouvernorats en eaux d’irrigation (Béja, Bizerte, Grand Tunis et Nabeul) et fournit l’eau potable aux gouvernorats du Grand Tunis, Nabeul, Sousse et Sfax.
Pis, les quantités enregistrées au niveau du barrage (19%) ont été obtenues à la faveur des lâchers d’eau, voire des excédents des barrages de Bouhertma et de Mellegue.
A l’origine de cette situation, deux facteurs : les barrages construits sur le cours d’oued Medjerda en Algérie et les lacs et barrages collinaires construits en Tunisie. Ces derniers ont privé le barrage d’importantes quantités d’eau de pluie qui lui étaient normalement destinées.
Dans l’avenir, il faudrait réfléchir sérieusement sur l’alimentation du barrage Sidi Salem à partir d’autres sources. Parmi les solutions proposées, figure le transfert des excédents d’eau du barrage Barrak (délégation d’ouichteta) lesquels sont déversés bizarrement dans la mer.
Il y a aussi la possibilité d’exploiter les excédents des futurs barrages pour approvisionner le barrage Sidi Salem, s’agissant particulièrement du barrage Mellegue supérieur (gouvernorat du kef) et du barrage Khalled (région de Béjà) qui seront mis en eau en 2025.
A ces deux barrages il faut ajouter les barrages Raghai et Ghezala (gouvernorat de Jendouba). Ces deux barrages seront construits d’ici 2030.