Le niveau de remplissage des barrages demeure actuellement critiques, en dépit des importantes précipitations enregistrées au cours de la dernière période, dépassant la moyenne de cette période, soit 111%. Cette situation est expliquée par l’évaporation de 55% des eaux pluviales, et son ruissellement dans la mer et dans les terres humides, a souligné le sous directeur de la programmation et des études stratégiques à la Société d’exploitation du canal et des adductions des eaux du nord (SECADENORD), Chaker Ben Zid.

Il a précisé, lors d’une journée d’information parlementaire, tenue mercredi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que la totalité des apports des barrages n’a pas dépassé, jusqu’à 27 janvier 2025, près de 494 millions de mètres cubes (m3), en baisse de près de 318 millions de m3 par rapport à la moyenne des apports de cette période ( 812 millions de m3).

Jusqu’au 27 janvier 2025, les réserves en eau dans les barrages enregistrent un déficit d’environ 13 millions de m3, pour atteindre actuellement 755 millions de m3, par rapport à environ 768 millions de m3 au cours de la même période de l’année 2024.

S’agissant du stock en eau dans le barrage de Sidi Salem, le plus grand barrage dans le pays, il n’a pas dépassé les 114 millions de m3 jusqu’à 27 janvier 2025, par rapport à 198 millions de m3 en 2024.

Le responsable a souligné que la Tunisie se situe sosu le seuil du stress hydrique et elle occupe le 30ème rang dans le monde. Ce seuil suivra une tendance baissière au cours de prochaines années, pour passer de 420 m3 par an et par habitant en 2022, à 350 m3 par et par habitant, à l’horizon de 2050.

De son coté, le directeur du Bureau de la planification et des équilibres hydriques au ministère de l’Agriculture, Rafik Aini a indiqué, à cette occasion, que le ministère œuvre à exécuter un plan de gestion de l’eau pour la période 2026-2030, axé sur la valorisation des eaux pluviales et traitées en agriculture, l’adoption des énergies renouvelables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité des réseaux d’eau potable et d’irrigation afin d’identifier des solutions rapides à la rareté des ressources hydriques.

Et de poursuivre que le département de l’agriculture prévoit de renforcer les ressources en eau souterraine par la construction de 30 barrages souterrains afin de remédier au problème de l’évaporation des eaux pluviales outre la rénovation de 5 000 kilomètres de réseaux de distribution d’eau potable.

Aini a également souligné que parmi les priorités du plan de gestion de l’eau figure le financement de projets d’extension des stations de dessalement de l’eau de mer en raison de leur rentabilité économique. Il a fait savoir que le coût du mètre cube (1 m3) est de 3 000 dinars/m3 lors de l’extension de ces stations, contre 4 200 dinars/m3 pour la construction de nouvelles stations de dessalement proposées.