Dans un voyage sublimé par des fils suspendus entre l’ombre et la lumière, la marionnette d’ici et d’ailleurs s’apprête à retrouver ses amis et passionnés, tous attendus au rendez-vous de la sixième édition des Journées des Arts de la Marionnette de Carthage (JAMC), qui s’ouvre demain et se poursuit tout au long d’une semaine d’immersion totale dans l’univers créatif et imaginaire des marionnettistes.

Du 1er au 8 février prochain, le festival invite à voir des expériences esthétiques et artistiques multiples, où seuls les fils invisibles tissent des contes et des rêves, où le bois, le tissu et l’imaginaire fusionnent et où des marionnettes, loin d’être de simples objets, deviennent des poèmes vivants et des messagers de l’âme humaine, comme l’a si bien dit le comédien et metteur en scène français Jean-Louis Barrault.

Au-delà des représentations programmées pour cette édition dédiée à la mémoire de Abdelhaq Khemir, pionnier de l’art de la marionnette en Tunisie, ce sont les fils d’une tradition séculaire, continuant de relier les générations, qui invitent à la découverte.

Signée par l’artiste Oussama Mekni, la cérémonie d’ouverture marquera le début de ce voyage sensoriel et créatif, promettant une immersion dans des univers peuplés de magie et de poésie.

Avec l’introduction du cinéma d’animation, ce nouveau rendez-vous annuel s’ouvre sur une promesse de magie, avec la projection exceptionnelle, le 1er février, du premier film tunisien d’animation, “Le Bout du Fil”, produit par le Centre National d’Art de la Marionnette. Porté par un scénario et une mise en scène de Zied Lamine, ce film vient d’être retenu dans la sélection officielle du festival Animatex 2025 au Caire.

Parmi les performances programmées le jour d’ouverture figure le spectacle “Atfel Ezzitoun” (Les Enfants de l’olivier), porté par l’auteur-compositeur et interprète de chansons pour enfants, Sami Dorbez, aux côtés de l’invité d’honneur, Anis Haddad, l’ami adulé des enfants.

Des masterclasses animées par des experts internationaux, ainsi que des ateliers destinés aux enfants, aux éducateurs et aux étudiants, visent à approfondir les connaissances et à transmettre la passion de l’art de la marionnette à travers les générations. A ce titre, parmi les invités attendus pour cette édition, figure notamment Jordi Bertran, marionnettiste espagnol de renom, considéré comme une icône dans l’art de la marionnette et du théâtre d’objets. Il est notamment reconnu pour son travail avec des marionnettes à fils et ses spectacles empreints de poésie et d’humour.

Les JAMC en chiffres, c’est pas moins de 100 marionnettistes venus de 19 pays différents, avec 23 spectacles au programme, dont 16 étrangers et 7 tunisiens, outre 11 ateliers et 4 masterclasses.

Au-delà de la capitale, les JAMC étendent leur magie à Mahdia, Monastir et Hammamet, permettant à un large public de s’imprégner de cet art millénaire.

Organisées par le Centre National d’Art de la Marionnette, relevant du ministère des affaires culturelles, les JAMC 2025 s’annoncent ainsi comme un espace sans frontières, où l’art de la marionnette se déploie dans toute sa diversité pour raconter des histoires d’ici et d’ailleurs, et permettre à chacun de se retrouver, l’espace d’un intrant, enfant et rêveur.