BanqueLe secteur bancaire tunisien dispose d’une liquidité suffisante pour financer une partie des besoins de l’État en 2025, selon Fitch Ratings. La croissance modérée des crédits au secteur privé (+1,5 % sur 8 mois en 2024) et l’augmentation des dépôts bancaires (+6 %) renforcent cette capacité. L’exposition des banques aux créances souveraines, bien que significative (21 % des actifs bancaires fin août 2024), reste inférieure à celle d’autres marchés émergents.

Besoin de financement et emprunts de l’État

En 2025, la Tunisie prévoit de lever 4,8 milliards TND (1,5 milliard USD) de financements extérieurs, représentant 2,8 % du PIB, un niveau stable par rapport à 2024 mais nettement inférieur à la moyenne de 2018-2022 (5,5 %). Le financement domestique atteindra 15 milliards TND, soit 9,4 % du PIB, via prêts bancaires, obligations et bons du Trésor.

Le budget 2025 prévoit un emprunt total de 5,6 milliards TND auprès des banques locales, dont 4,8 milliards TND via un programme d’emprunt en dinars et 0,8 milliard TND en devises étrangères. Les obligations d’État rapporteront 8,2 milliards TND, tandis que l’émission de bons du Trésor est estimée à 1 milliard TND. La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a assoupli les critères de collatéral pour les opérations de refinancement, incitant ainsi les banques à investir davantage dans la dette publique.

Réduction du déficit et mesures fiscales

Fitch anticipe une baisse du déficit budgétaire à 5,7 % du PIB en 2025 (contre 6,8 % en 2024), grâce à la réduction des subventions pétrolières – en raison de la baisse attendue du prix du Brent (70 USD en 2025 contre 80 USD en 2024) – et à une hausse des recettes fiscales. Parmi les nouvelles mesures fiscales figurent :

  • Hausse de l’impôt sur les sociétés de 15% à 20%,
  • Contribution exceptionnelle de 2% pour les entreprises réalisant plus de 20 millions TND de chiffre d’affaires,
  • Augmentation de la tranche marginale de l’impôt sur le revenu à 40%.

En 2026, le déficit devrait encore reculer à 5,5 % du PIB. Cette amélioration contribuera à réduire les besoins de financement de la Tunisie à 16,5 % du PIB en 2025 et 15 % en 2026, contre 18,9 % en 2024.

Enfin, la Tunisie dispose de 8 milliards USD de réserves en devises fin 2024, assurant sa capacité à honorer ses échéances de dette externe, notamment un Eurobond d’1 milliard USD arrivant à maturité le 31 janvier 2025.

EN BREF

Financement de l’État Tunisien en 2025

Liquidité bancaire et financement de l’État
✔️ Les banques tunisiennes disposent de liquidités suffisantes pour financer une partie du budget 2025.
✔️ Croissance des dépôts bancaires : +6 % en 2024.
✔️ Crédits au secteur privé : +1,5 % sur 8 mois.
✔️ Exposition bancaire à la dette publique : 21 % des actifs fin août 2024.

Besoins de financement en 2025

  • Financements extérieurs : 4,8 milliards TND (2,8 % du PIB).
  • Financement domestique : 15 milliards TND (9,4 % du PIB).
  • Emprunts aux banques locales : 5,6 milliards TND.
  • Obligations d’État : 8,2 milliards TND.

Réduction du déficit et fiscalité
✔️ Déficit budgétaire prévu : 5,7 % du PIB en 2025 (contre 6,8 % en 2024).
✔️ Hausse de l’impôt sur les sociétés : de 15 % à 20 %.
✔️ Contribution de 2 % pour les entreprises réalisant plus de 20M TND.
✔️ Impôt sur le revenu : tranche marginale portée à 40 %.

Réserves de change
✔️ 8 milliards USD fin 2024, assurant le paiement des échéances de dette.
✔️ Eurobond de 1 milliard USD à échéance le 31 janvier 2025.