L’Assemblée des représentants du Peuple (ARP) a entamé, lundi, la discussion d’un projet de loi portant approbation de l’accord de prêt conclu le 10 septembre 2024 entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD), d’un montant de 90 millions d’euros (environ 303,3 millions de dinars), destiné à financer le Programme “Compétitivités des Très Petites Entreprises et Autonomisation des Populations par la Création d’Emplois” (CAP EMPLOI).

Ce prêt est remboursable sur une période de 24 ans avec une période de grâce de 8 ans. L’objectif du programme est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers la création d’emplois, l’entrepreneuriat et le développement des compétences. Il s’agira, ainsi, de promouvoir l’inclusion économique et sociale à travers un accès accru pour les jeunes et les femmes à l’emploi de qualité, aux opportunités de qualification, ainsi qu’aux appuis à la création et la formalisation.

Le programme s’articule autour de 3 axes. Le premier concerne le développement des compétences pour une meilleure employabilité, l’autonomisation et la compétitivité du secteur privé moyennant un coût de l’ordre de 14 millions d’euros. Il prévoit un appui au dispositif de formation complémentaire d’insertion des demandeurs d’emplois ; la conception et la mise en œuvre de formations complémentaires conduisant à l’insertion professionnelle et la formation complémentaire selon les besoins des jeunes et des entreprises.

Dans ce cadre, des accords seront signés entre l’Agence Nationale Pour l’Emploi et le Travail Indépendant et 500 entreprises pour la mise en place d’un programme de renforcement de compétences au profit de 20 000 chercheurs d’emploi et l’intégration de 10 000 d’entre eux (50% de femmes).

Ce volet prévoit, également, le développement des compétences pour les métiers de demain à travers l’identification des besoins en compétences dans des secteurs d’activité prioritaires et stratégiques qui seront identifiés en concertation avec le secteur privé et la TIA et la mise en place d’un système de suivi de l’insertion des diplômés de la formation professionnelle.

Le deuxième axe du programme concerne l’autonomisation des populations par l’entrepreneuriat et l’appui à la formalisation moyennant un coût de l’ordre de 77,3 millions d’euros. Cet axe s’appuie sur l’extension de la couverture des services d’appui à l’accompagnement en pré et post création.

Cela inclut l’accompagnement des auto-entrepreneurs, la mise en place d’un dispositif de prêt d’honneur pour couvrir l’autofinancement et créer un levier pour le financement de l’investissement et l’intégration de l’informel.

A ce titre, 20 000 entrepreneurs seront accompagnés et 13 000 d’entre eux (dont 45% de femmes) auront accès à des crédits préférentiels. un accompagnement sera, également, fourni à 10 000 acteurs de l’informel pour les aider à intégrer le circuit organisé. Un financement est prévu pour 30% d’entre eux.

Le troisième axe concerne l’appui à la mise en œuvre du programme CAP- Emploi et renforcement institutionnel moyennant une enveloppe de 1 million d’euros. Ce volet prévoit l’amélioration du cadre institutionnel, la révision des programmes actifs d’emplois et la mise à jour du plan triennal pour la formation professionnelle..

Le coût global de ce plan triennal (2024/2027) s’élève à 521,6 millions d’euros. La BAD y contribue à raison de 90 millions d’euros (soit 17,25%) outre un don de 2,5 millions d’euros.

D’autres bailleurs de fonds à l’instar de la Banque islamique de développement (BID), l’Agence française de développement (AFD) et l’agence allemande de coopération internationale pour le développement ont également exprimé leur disposition à contribuer au financement de ce programme.