«La lutte contre la migration irrégulière représente un des grands défis de notre époque et aucun État ne peut tout seul faire face à ce phénomène», a souligné l’ambassadeur d’Italie à Tunis Alessandro Prunas.

Dans une interview réalisée au studio TV de l’Agence TAP, l’ambassadeur italien a réitéré l’importance d’intensifier la coopération pour lutter contre les trafiquants d’êtres humains.

Pour le diplomate Italien, la question de l’immigration irrégulière ne doit pas être abordée seulement d’un point de vue sécuritaire.

Il est impératif d’élaborer une stratégie de grande ampleur pour traiter ce phénomène, a-t-il soutenu, estimant que l’aspect sécuritaire reste certainement important, mais il faut œuvrer afin d’augmenter les voies légales de la migration.

Le diplomate a , dans ce cadre, rappelé les efforts fournis par l’Association nationale italienne des constructeurs de bâtiments qui a lancé l’année dernière, un projet pilote pour assurer une formation au profit d’une quarantaine de Tunisiens.

Aujourd’hui, ce même projet, financé à travers un programme européen « THAMM Plus », qui est une approche holistique de la gouvernance des migrations et de la mobilité de la main d’œuvre en Italie et en Afrique du Nord, a pour principal objectif de former 2000 travailleurs Tunisiens dans le secteur du bâtiment, a expliqué l’ambassadeur. Les bénéficiaires de la formation vont ainsi pouvoir accéder à un travail décent et rémunéré, a-t-il fait savoir.

Un troisième volet que l’Italie prend en considération dans la lutte contre la migration irrégulière, c’est le fait de ne pas attirer les meilleures compétences tunisiennes à l’étranger, a encore souligné l’ambassadeur, estimant que la Tunisie a intérêt à préserver ses compétences.

C’est pourquoi, quatre projets, dans quatre domaines avec un financement de près de 8 millions d’euros, sont assurés par l’Agence Italienne pour la coopération au développement, visant à former des compétences qui travailleront en Tunisie pour le compte d’entreprises qui sont déjà installées dans le pays, a soutenu l’ambassadeur.

La lutte contre la migration irrégulière, ne peut réussir qu’en s’attaquant aux causes profondes à savoir, la pauvreté et le sous-développement, a encore noté Alessandro Prunas.

Il faut donc créer des opportunités dans les pays d’origine des migrants. Plusieurs initiatives ont été lancées, a-t-il encore fait savoir, citant à ce propos, la conférence internationale de Rome « développement et migration » qui s’est tenue à Rome, en juillet 2023, donnant lieu au processus de Rome, avec le but, de mettre en relief le lien entre les aspects de développement et les aspects migratoires, et de trouver des solutions adéquates.