Donald TrumpLa réélection de Donald Trump et sa politique protectionniste risquent d’affecter l’économie tunisienne. Selon une analyse de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), la hausse du dollar, l’augmentation des droits de douane et la réduction de l’aide internationale pourraient fragiliser le pays. Cependant, ces défis pourraient aussi pousser la Tunisie à diversifier ses partenaires économiques et à renforcer sa production locale.

Dollar fort et inflation : un pouvoir d’achat sous pression

L’appréciation du dollar alourdit la facture des matières premières et de l’énergie. En 2024, les prix de l’énergie ont augmenté de 18 % et ceux des produits alimentaires de 12 %, impactant directement le pouvoir d’achat des ménages tunisiens. Cette inflation importée réduit la consommation intérieure, pilier essentiel de l’économie nationale, et complique la gestion des finances publiques.

Un commerce extérieur en difficulté

La Tunisie réalise environ 60 % de ses transactions commerciales en dollars. La hausse de cette devise renchérit les importations, notamment pour les secteurs du textile et de l’agroalimentaire, qui sont des piliers de l’exportation tunisienne. La montée des coûts des matières premières importées, comme le coton et les huiles végétales, réduit la compétitivité des entreprises locales et aggrave le déficit commercial.

« Diversifier nos partenaires est la clé pour sécuriser notre avenir économique. »

 

Recul des investissements étrangers

L’incertitude économique mondiale et le rapatriement de capitaux ont entraîné une baisse des investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie, enregistrant un recul de 15 % en 2025. Les secteurs stratégiques, tels que le textile et l’agroalimentaire, subissent directement cette baisse. De plus, l’augmentation des droits de douane aux États-Unis risque d’affecter les exportations tunisiennes, notamment dans l’huile d’olive et le textile.

« Un dollar fort, une économie sous tension : la Tunisie doit se réinventer. »

Pétrole bon marché : un avantage temporaire ?

La production pétrolière américaine a atteint un niveau record en 2024, provoquant une baisse des prix du pétrole à environ 70 USD le baril. Pour la Tunisie, cette tendance est bénéfique à court terme, car elle réduit la facture énergétique du pays. Cependant, un pétrole bon marché pourrait aussi freiner les investissements et les transferts financiers des pays du Golfe, impactant ainsi les travailleurs tunisiens expatriés et les IDE en provenance de cette région.

Une coopération économique à réinventer

L’administration Trump réduit les programmes d’aide internationale mais privilégie l’investissement privé, notamment via Prosper Africa. Bien que la Tunisie ne soit pas une priorité de ce programme, elle pourrait bénéficier indirectement d’un regain d’intérêt des investisseurs américains, notamment dans la technologie et les énergies renouvelables.

« Investir dans notre production locale, c’est garantir notre souveraineté économique. »

 

Stratégies pour renforcer la résilience économique

Face à ces défis, l’IACE recommande plusieurs stratégies :

  • Diversifier les partenariats : Maintenir des relations solides avec l’Union européenne et renforcer les liens avec la Chine, l’Inde et la Turquie.
  • Soutenir la production locale : Encourager l’industrie textile et agroalimentaire pour réduire la dépendance aux importations.
  • Optimiser la gestion monétaire et budgétaire : Mettre en place des politiques économiques visant à limiter les effets des chocs externes et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.

Avec ces mesures, la Tunisie pourrait renforcer sa résilience et s’adapter aux transformations de l’économie mondiale.