La Tunisie qui n’est pas à l’abri de l’activité sismique tectonique, enregistre un rythme important de secousses qui restent toutefois d’intensité faible à modérée par rapport à d’autres pays tels que l’Italie, le Maroc, la Turquie et récemment la Grèce, a indiqué Hassen Hamdi, chef du service de recherche et de développement en géophysique à l’Institut National de Météorologie (INM).
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Hamdi a rappelé que les régions de Meknasi, Mezouna, Menzel Bouziane dans le gouvernorat de Sidi Bouzouzid et Snad au gouvernorat de Gafsa ont enregistré des secousses, entre le 3 et le 17 février 2025.
Il a expliqué ces secousses par la réactivation de l’activité du réseau de fissures et de failles dans la période géologique Miocène qui s’étend de 23 à 5 millions d’années.
Et d’ajouter que la première fissure d’une longueur de 32 kilomètres (Km) s’étend de l’extrémité de l’axe nord-sud et sépare les villes de Mézouna et Meknessy. A son extrémité, deux failles s’étendent sur 14 et 24 kilomètres en direction de l’Est-ouest traversant la montagne de Bouhedma. A l’extrémité de ces failles, la fissure dévie en direction du Nord-ouest vers la ville de Snad.
Il a fait savoir que cette activité s’inscrit dans le cadre du mouvement des masses rocheuses formées sur place et traversées par les fissures à cause de l’énergie dégagée par la pression à laquelle elle est soumise dans le cadre de la dynamique des plaques tectoniques africaine et eurasiatique qui ne cessent de se rapprocher à une moyenne de 15 à 245 millimètres/an.
Concernant la secousse enregistrée à Ghardimaou au gouvernorat de Jendouba, elle est expliquée par les fissures actives depuis la période du Pléistocène qui s’étend de 2,6 millions à 11, 7 millions d’années avant le présent, a-t-il ajouté.
Il a souligné que la Tunisie étant située au bassin méditerranéen et à l’extrémité nord-est de la masse continentale africaine est impactée par le contexte géologique et tectonique.
Pour Hamdi, l’éventualité d’autres secousses reste possible à des degrés différents que se soit dans les régions ayant déjà enregistré des secousses ou dans d’autres régions. Et d’ajouter que ces secousses n’auront pas un grand impact sur les personnes et les biens, à l’exception des anciens bâtiments.
Une secousse tellurique d’une magnitude de 4,9 degrés sur l’échelle de Richter (qui en compte 9), a été enregistrée, lundi, à 10h45 min (heure locale), à Meknassy dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, a annoncé l’INM le 3 février.
Par ailleurs, cinq répliques sismiques ont été enregistrées, du 3 au 6 février 2025, à Meknassy et Mezouna.
L’INM a annoncé également, le 17 février, qu’une secousse tellurique d’une magnitude de 4,1 sur l’échelle de Richter a été enregistrée, à 21h45 du soir du lundi au nord-ouest de Meknassy dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.
Une secousse d’une magnitude de 2,5 degrés sur l’échelle de Richter a été enregistrée, le 18 février, au Nord-est de Ghardimaou.