Le ministre des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a souligné la nécessité de développer des dispositifs de coopération internationale aux niveaux bilatéral et multilatéral afin d’accélérer la restitution des fonds spoliés et détournés à l’étranger.
Il s’agit d’un droit inhérent et imprescriptible des peuples, a lancé le ministre lors de sa participation, ce lundi, en visioconférence, à la 58e session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève.
À cette occasion, Nafti a qualifié la récupération des fonds détournés à l’étranger de ” revendication populaire” toujours entravée, malgré les efforts considérables déployés par l’institution judiciaire et les démarches diplomatiques engagées depuis plus d’une décennie.
Nous insistons donc sur la nécessité de développer les outils de coopération internationale, tant bilatérale que multilatérale, afin d’accélérer le processus de la récupération des fonds détournés à l’étranger, ceux-ci étant un droit inaliénable et imprescriptible des peuples lésés” a-t-il dit.
Dans ce contexte, tout en renouvelant son appel aux États membres du Conseil pour soutenir sa démarche dans la récupération de ses fonds, la Tunisie appelle à soutenir le projet de résolution africain sur “l’impact négatif du non-retour des fonds d’origine illicite à leurs pays d’origine sur la jouissance des droits de l’Homme et l’importance d’améliorer la coopération internationale dans ce domaine”.
D’ailleurs, ce projet est co-parrainé par la Tunisie, l’Égypte et la Libye lors de cette session, “étant donné que la restitution de ces fonds est un droit fondamental consacré par le droit international, notamment par la Convention des Nations Unies contre la corruption, en particulier dans un contexte où de nombreux pays en développement sont contraints de recourir à l’emprunt extérieur,” rappelle Nafti.
Volet migration, le ministre a rappelé que “les migrants irréguliers sont des victimes d’un système économique mondial dont les pays de notre région, dont la Tunisie, ne sont pas la cause, mais ils font bien partie ses victimes.
Toutefois, la Tunisie aborde ce phénomène conformément à son engagement au respect des lois internationales et de la dignité humaine de ces victimes de la traite des êtres humains” a-t-il martelé.
Dans cette perspective, Mohamed Ali Nafti insiste sur le fait que l’approche tunisienne en matière de gestion de la migration irrégulière repose en effet sur le respect des droits de l’Homme et le rejet de toute forme de discrimination raciale et de discours de haine, conformément aux engagements internationaux et en respect aux législations nationales.
À cet égard, l’État tunisien, selon la même source, “déploie, dans la mesure de ses moyens, des efforts considérables pour sauver des vies, fournir les soins et l’accompagnement nécessaires à ceux qui en ont besoin, préserver leur dignité et les protéger contre l’exploitation par les réseaux de trafic et de traite des êtres humains” a-t-il dit.
Et d’ajouter: “nous réaffirmons notre refus des tentatives désespérées de proposer ou d’imposer des projets de réinstallation déguisée des migrants irréguliers, ainsi que toutes les tentatives d’exploitation politique et médiatique de la situation des migrants et de leurs souffrances pour atteindre des objectifs politiques et servir des agendas particuliers” a-t-il encore souligné .
Parallèlement, Nafti appelle à “la nécessité d’entreprendre des réformes fondamentales du système financier international, de réexaminer le rôle des agences de notation internationales, de réduire le fardeau de la dette et du service de la dette pour les pays en développement, et de faciliter leur accès aux sources de financement”.
Nafti rappelle la position de la Tunisie en faveur de la cause palestinienne en condamnant “ce que subit le peuple palestinien en termes de famine, de déplacement forcé, de nettoyage ethnique, de génocide et de menace de déplacement”.
En ce sens, il dénonce “la diffamation, le déplacement forcé, le nettoyage ethnique, le génocide et la menace de déportation subis par le peuple palestinien”.
Par ailleurs, Nafti a salué les positions de la Cour pénale internationale concernant les crimes de guerre commis par l’entité sioniste.
En ce sens, il a réitéré la position ferme de la Tunisie à l’encontre du refus de l’expulsion des Palestiniens, au soutien du droit du peuple palestinien à récupérer son droit inaliénable à un État indépendant avec Al Qods Al Sharif comme capitale.