Une Conférence internationale sur l’authenticité du patrimoine en Afrique se tiendra à Nairobi, au Kenya, du 5 au 9 mai 2025, dans le but de favoriser l’échange de recherches, d’expériences, de connaissances et d’observations, a annoncé l’Unesco.

Parmi les participants figureront des responsables gouvernementaux, des universitaires, des experts du patrimoine, des représentants des communautés, des ONG et des membres de la société civile concernés par le patrimoine mondial de tous les pays du continent africain et de partenaires internationaux.

La Conférence internationale sur l’authenticité du patrimoine en Afrique clarifiera l’authenticité, l’intégrité, la théorie et la pratique de la conservation à tous les niveaux du continent et contribuera à l’identification, la documentation, la protection, la valorisation et la promotion du patrimoine de l’humanité au sein et au-delà du continent africain, lit-on dans la présentation de cet évènement.

Il convient de noter que la Tunisie compte 9 sites classés au patrimoine mondial dont 8 sites culturels et 1 site naturel, en plus de 7 éléments inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

« Le patrimoine africain reste sous- représenté » sur la Liste du patrimoine mondial

L’Afrique est dotée d’un riche patrimoine culturel matériel et immatériel, indique l’organisation onusienne. La Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (Convention du patrimoine mondial) s’est avérée être un moteur important du développement durable, apportant des contributions significatives à l’identité et aux moyens de subsistance des populations.

Malgré la ratification universelle de la Convention du patrimoine mondial par tous les États parties africains, le continent africain, qui compte 150 sites du patrimoine mondial, ne représente que 12,26 % des 1223 biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. En outre, l’Afrique compte également le plus grand nombre de sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, avec 14 sur 56.

L’adoption de la Stratégie globale pour une Liste du patrimoine mondial représentative, équilibrée et crédible par le Comité du patrimoine mondial en 1994, alignée sur la stratégie à moyen terme de l’UNESCO qui donne la priorité à l’Afrique et au genre, a conduit à de nombreuses réalisations positives en Afrique, comme l’identification et l’inclusion de patrimoines plus spécifiques au continent africain (par exemple, les paysages culturels et les sites archéologiques et paléontologiques) et le développement de programmes de renforcement des capacités dans le secteur du patrimoine.

Malgré ses réalisations, la Stratégie mondiale n’a pas non plus réussi à garantir une Liste du patrimoine mondial plus représentative et équilibrée, car le patrimoine africain reste sous- représenté sur la Liste, ajoute la même source.

A cet égard, on rappelle que la Tunisie compte, aujourd’hui, neuf sites classés au patrimoine mondial dont 8 sites culturels et un site naturel : le Parc National d’Ichkeul (1980), le dernier grand lac d’eau douce d’une chaîne qui s’étendait autrefois le long de l’Afrique du Nord. La Médina de Tunis, le Site de Carthage et l’Amphithéâtre d’EL Jem (1979), le Site de Kerkouane (1986), la Médina de Sousse et la Médina de Kairouan (1988), le Site de Dougga (1997) et l’Ile de Djerba (2023) sont les sites culturels classés.

Le pays compte également 7 éléments inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité- qui compte à ce jour 611 éléments pratiqués dans 140 Etats- : Les arts, savoir-faire et pratiques associés à la gravure sur métaux (or, argent et cuivre) (2023), La harissa, savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires et sociales (2022), la calligraphie arabe : connaissances, compétences et pratiques (2021), La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah (2020), Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous (2020), les connaissances associées au palmier dattier (2019) et les savoir-faire de la poterie de Sejnane (2018).

Selon l’Unesco, bien que les raisons de la difficulté rencontrée par le continent africain pour augmenter le nombre de sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial soient multiples, l’un des défis est que les approches de la gestion du patrimoine, y compris la compréhension et l’application des concepts de valeur universelle exceptionnelle (VUE), d’authenticité et d’intégrité, n’ont pas encore été mises à profit dans le contexte de la transformation culturelle de l’Afrique. Il en est résulté une dichotomie entre la compréhension des discours patrimoniaux, largement élaborée dans des contextes universitaires, et les applications locales et régionales des concepts.

L’Unesco indique que la tenue d’une consultation régionale solide sur le patrimoine, l’authenticité et l’intégrité en Afrique offrirait l’occasion d’améliorer les stratégies et les approches existantes et de créer de nouvelles perspectives pour une meilleure mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial en Afrique, ainsi que d’augmenter le nombre de propositions d’inscription au patrimoine mondial et d’améliorer la gestion des sites du patrimoine mondial existants.