Davantage d’interconnexions énergétique et électrique entre les pays de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du nord (MENA), d’une part et entre ces pays et des pays européens, d’autre part, sont nécessaires pour promouvoir le déploiement des énergies renouvelables en Afrique.

Il s’agit également, d’intégrer l’électricité produite à partir des énergies renouvelables dans les réseaux électriques et accélérer ainsi, l’électrification du continent africain, où plus de 100 millions de personnes n’ont pas encore accès à l’électricité, ont laissé entendre des intervenants au débat, organisé, jeudi, au Centre des expositions de Rimini, en marge de l’Exposition internationale sur la transition énergétique «Key-The Transition Energy Expo », qui se tient du 5 au 7 mars 2025, dans la ville italienne avec la participation de plus de 50 pays.

Lors de ce débat sur le thème « accélérer l’électrification durable : clé d’un développement économique et social en Afrique », des intervenants de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire ont présenté les expériences de leurs pays en matière de déploiement des énergies renouvelable, évoquant les principaux défis rencontrés sur cette voie.

Bien que les pays du continent, soient désormais engagés sur la voie de la promotion des énergies renouvelables et de la diversification des sources d’énergie, beaucoup d’obstacles entravent la modernisation des réseaux électriques, qui demeure indispensable pour toute intégration des marchés de l’énergie aux niveaux régional et continental.

Cette modernisation est encore préalable au déploiement des systèmes de stockage d’énergie, de l’hydrogène vert et la digitalisation pour réussir la transition énergétique espérée.

Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale nationale des intégrateurs en photovoltaïque, qui intervenait à ce débat, sur les grands projets de déploiement d’énergie renouvelable en Tunisie, a mis l’accent sur ce volet de modernisation et sur la nécessite de garantir la sécurité des infrastructures de stockage et de transfert, recommandant l’établissement davantage d’interconnections entre les pays.

Il a évoqué à ce sujet, le projet d’interconnexion avec l’Europe, mené par la STEG et la société italienne TERNA et qui table sur 600 MW dans le cadre du projet Elmed. Ce projet, qui sera opérationnel en 2028 pourra aider la Tunisie à réduire la demande d’électricité en été et d’exporter le surplus d’énergie solaire et éolienne vers l’Europe.

Il s’agit également, du projet d’interconnexion électrique avec les pays du Maghreb de 800MW, qui est déjà mis en place et sur le point d’être mis en service, d’après le président du syndicat des intégrateurs du PV.

Pour lui « l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux nationaux d’énergie dépendra des technologies de stockage, notamment, les batteries pour offrir la flexibilité requise et aller jusqu’à 3 gigawatts de la capacité installée, pour le cas de la Tunisie ».

Il faut aussi, d’après lui, investir dans le développement de lignes de transmission (pipeline) solides et efficaces et accélérer l’adoption du nouveau code des énergies renouvelables qui habiliterait l’exportation de l’électricité verte ver l’Europe et l’hydrogène vert par des pétroliers (tankers) et des pipelines.

Les intervenants à ce débat sur l’Afrique, s’accordent à souligner que le continent a besoin, en premier lier d’infrastructure de stockage et aussi de réseaux adaptés et modernisés pour le transport de l’électricité.

Pour les intervenants européens à ce débat, Il faut aussi renforcer le réseau des technologies existantes et s’investir davantage dans la digitalisation.

Toutefois, sans infrastructures adéquates et sans investissement dans les ressources humaines et dans la création de l’emploi pour satisfaire les besoins primordiaux des populations, leur déploiement dans le continent africain, bien qu’il soit à des degrés disproportionnés, demeure dépendant de la capacité des pays à changer les réalités locales et à investir dans les ressources humaines et dans la transformation des sociétés, a déclaré à l’agence TAP, la présidente de l’association sud-africaine des industries photovoltaïque (SAPVIA), Rethabile Melamu .

Elle estime que l’énergie renouvelable et, en particulier, les systèmes d’énergie solaire à petite échelle, sont capables de transformer la vie des africains.

« Key-The Transition energy Expo », qui était, trois ans auparavant, couplée à l’exposition internationale d’envergure « Ecomondo », est réservée désormais, aux dernières technologies et aux solutions de pointe en matière d’énergie renouvelable, de mobilité électrique et de l’énergie du futur.