La mise en place de deux nouvelles mesures réglementaires d’ordre financier aura pour répercussion, la réduction du bénéfice net des 10 plus grandes banques d’environ 14%, durant l’exercice 2025, a annoncé l’agence de notation, Fitch Ratings, dans une note publiée récemment.

D’après Fitch Ratings, “cela ne suffirait pas à affecter les notations desdites banques, mais il pèserait sur leur rentabilité déjà modeste au regard des normes des marchés émergents”.

En fait, “le rendement des capitaux propres du secteur a été en moyenne de 10% au cours de la période allant de janvier 2022 à septembre 2024, ce qui est modeste compte tenu de l’inflation élevée en Tunisie (en moyenne 8% au cours de la même période) et des risques importants auxquels les banques tunisiennes sont confrontées”.

L’agence de notation a expliqué que la première réglementation, laquelle est appliquée depuis l’année dernière, consiste à permettre aux emprunteurs (dont les paiements d’intérêts à taux fixe entre janvier 2022 et septembre 2024 dépassent 8% du capital restant dû à la fin septembre 2024), de demander aux banques de réduire de moitié le taux d’intérêt pour la durée restante du prêt.

“Cette mesure est de nature à diminuer le bénéfice net des 10 plus grandes banques d’environ 170 millions de dinars (MD) en 2025 (ce qui représente 11% de leur bénéfice net par an sur le premier semestre 2024), mais le coût comptable peut être étalé sur plusieurs années, ce qui atténuera l’impact”, d’après cette note.

Quant à la deuxième réglementation, laquelle devrait être mise en exécution prochainement, elle stipule que les banques doivent obligatoirement accorder des prêts sans intérêt représentant 8% de leur bénéfice net en 2024 aux micro-entreprises et aux PME”, ce qui engendrera une “perte de revenus à hauteur de 50 MD, en 2025, pour les 10 plus grandes banques (soit 3% de leur bénéfice net par an sur le semestre 2024).

Fitch Ratings a fait savoir que la mise en place de ces deux mesures visent à atténuer l’impact d’une nouvelle loi, introduite en février 2025 (la Loi sur les chèques), interdisant les paiements échelonnés par chèques antidatés.

A noter que l’utilisation de chèques antidatés était une pratique courante en Tunisie, qui a permis aux consommateurs et aux PME de payer leurs achats par facilités, et la nouvelle loi a perturbé la gestion des flux de trésorerie pour ces emprunteurs.