“Outre la dimension spirituelle du jeûne, le mois de Ramadan constitue également une occasion pour renouveler nos engagements envers les causes environnementales pour un avenir durable” a déclaré à l’agence TAP, la responsable de la campagne “Ummah For Earth” (Nation pour la Terre) et coordinatrice mondial de Greenpeace MENA, Nouhad Awwad.
Et d’ajouter que “ce mois représente aussi une occasion propice pour adopter des pratiques durables et “amies de l’environnement” à l’heure de la rupture du jeûne et du “Souhour”.
Awwad a souligné que l’utilisation des produits en plastique à usage unique au cours du mois saint (vaisselle, emballages, ustensiles…) est un choix qui semble facile mais les déchets en plastique finissent généralement dans les océans et partant, dans notre alimentation et nos corps”.
Selon elle, “le problème est plus profond qu’un simple gobelet en plastique jeté sur la plage ou au fond de l’océan, car les microparticules de plastique issus des déchets plastiques contaminent l’eau, l’air ambiant et la nourriture, et menacent les écosystèmes, d’autant plus que la région MENA a l’empreinte par habitant la plus élevée en matière de rejets de plastique dans l’environnement marin”.
Awwad a, à cet égard, appelé à profiter du mois de Ramadan pour adopter de nouvelles habitudes respectueuses de l’environnement et rendre l’Iftar et le Souhour plus durables en optant pour une vaisselle réutilisable ou biodégradable, au lieu du plastique qui envahit les tables du Ramadan et dont les risques dépassent toutes les prévisions”.
Elle a suggéré de remplacer les assiettes en plastique par d’autres en verre ou en céramique, d’utiliser des couverts réutilisables en bambou ou en métal et d’opter pour des bouteilles d’eau rechargeables et des sacs en tissu pour faire les courses.
Awwad a également mis l’accent sur la nécessité de profiter du mois saint pour réduire la consommation de viande pendant les repas et essayer de nouveaux plats végétariens. “La viande se situe en haut de la chaîne alimentaire et plus nous en mangeons, plus nous nuisons à l’environnement”, a-t-elle déclaré.
Elle a ainsi préconisé un régime alimentaire composé de céréales, de dattes, d’eau, de yaourt, de miel, de fruits et de légumes, recommandant une bonne gestion des déchets en les réduisant ou en les recyclant, en utilisant les restes de nourriture comme engrais et en rationalisant la consommation d’eau, qui augmente pendant le mois de Ramadan.
Toujours selon elle, Greenpeace œuvre à organiser des “Iftars” (rupture du jeûne) respectueux de l’environnement en Égypte et en Jordanie au cours des deux prochaines semaines, ajoutant que l’expérience pourrait être reproduite dans d’autres pays de la région.
D’après des statistiques publiées en 2023, par la Banque Mondiale, la prolifération des plastiques à usage unique ainsi qu’une mauvaise collecte et gestion des déchets à l’intérieur des terres sont les principaux facteurs de la pollution plastique marine et côtière dans la région MENA.
C’est dans cette région que l’empreinte plastique est la plus élevée : un habitant rejette en moyenne chaque année plus de 6 kilogrammes de déchets plastiques dans l’océan.
Malgré des évolutions positives en matière de sensibilisation et de gestion de la pollution plastique, celle-ci continue de coûter en moyenne chaque année aux pays de la région MENA environ 0,8 % de leur PIB. La pollution plastique a des répercussions sur le tourisme, la pêche, la navigation et la vie des habitants de la région.