Criquet pèlerin : le ministère de l’Agriculture rassure et intensifie la surveillance

La propagation du criquet pèlerin en Tunisie est « sous contrôle », a indiqué l’ingénieur principal de la direction phytosanitaire et du contrôle des intrants agricoles au ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Mouna Mhafdhi, précisant que ce ravageur est actuellement présent à Tataouine entre Remada et Dehiba, et dans le parc national de Sidi Toui et ses environs à Ben Guerdane dans le gouvernorat de Médenine, ainsi qu’à Rjim Maâtoug dans le gouvernorat de Kébili.

Intervenant lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère pour faire le point sur la situation du criquet pèlerin, Mhafthi a souligné que 204,5 hectares dans les régions de Dehiba et Remada du gouvernorat de Tataouine ont été traités par voie terrestre, tandis que la Société nationale de la protection des végétaux a traité 50 hectares à Remada par hélicoptère, à la date du 18 mars 2025.

Parallèlement, 14 hectares ont été traités à proximité du parc Sidi Toui outre la programmation et de traitement biologique au sein du parc de la délégation de Ben Guardane du gouvernorat de Médenine, ainsi que 4 hectares s’ajoutant à 4 ha dans la délégation de Réjim Maatoug du gouvernorat de Kébili.

Elle a souligné la volonté du ministère de l’Agriculture et des parties concernées de mettre fin à la prolifération des criquets dans le pays et d’exploiter les possibilités de traitement et de pulvérisation pendant la nuit ou au petit matin comme la voie la plus efficace vu que les criquets attendent la levée du Soleil, pour se déplacer.

La lutte contre ce fléau est une mission nationale, a encore indiqué la responsable, précisant dans ce cadre que le conseil le Conseil suprême de lutte contre les criquets comprend la plupart des ministères, défense, intérieur, affaires étrangères, agriculture, environnement, économie, transport, finances et santé…

Elle a expliqué que les criquets ne se prolifèrent pas en Tunisie mais qu’ils viennent de pays voisins, notamment la Libye et l’Algérie, en raison du facteur principal des vents forts récents. La prolifération des criquets, en Libye et en Algérie est limitée actuellement aux niveaux du sud et du centre, a-t-elle encore affirmé, soulignant qu’ils ne représentent pas actuellement un risque pour les destinations du nord de la Tunisie en préparation de la saison céréalière 2025.

La responsable a indiqué que le plan national d’urgence pour la lutte contre les criquets concerne toutes les régions du nord et du sud de la Tunisie et n’exclus aucune région.

Il concerne également tous les scénarios et programmes possibles pour faire face aux criquets, s’ils sont déployés à la fois dans le nord et le sud de Tunisie. Mouhafidhi a noté que le plan national comprend des mécanismes de diagnostic et de suivi continus, en ce sens des bulletins mensuels seront publiés pour suivre les mouvements de criquets, ainsi que l’évolution de la situation dans les pays voisins, en particulier la Libye, qui a connu des essaims anormaux de criquets depuis octobre 2024. Le département ministériel a suivi les mouvements de criquets sahariens dans la région tout au long de l’année avec une publication mensuelle pour l’échange d’informations. Elle a souligné que depuis octobre 2024, la surveillance de la situation dans les pays voisins, en particulier la Libye, s’est intensifiée. Le responsable a déclaré que le Ministère s’attache à organiser des cycles de formation dans le domaine de la lutte contre les criquets sahariens en faveur des régions du sud et du centre qui se sont inscrits sur la première et la deuxième ligne de confrontation à l’instar de Médenine, Tatouine, Gabès, Kébili et Tozeur.

Elle a fait savoir que le plan national d’urgence de lutte contre les criquets pèlerins concerne toutes les régions du nord et du sud de la Tunisie, sans exception. Il englobe tous les scénarios possibles ainsi que les programmes pour faire face à ce criquet en cas de propagation, aussi bien, dans le nord que dans le sud du pays.

Mhafdhi a, également, ajouté que le plan national comporte des mécanismes de surveillance et de suivi continu, précisant que des bulletins mensuels seront publiés pour suivre les mouvements des criquets et surveiller l’évolution de la situation dans les pays voisins, notamment la Libye, laquelle a enregistré des mouvements anormaux de criquets depuis octobre 2024.

Elle a fait savoir, en outre, que le département de l’agriculture veille à organiser des sessions de formation dans le domaine de lutte contre les criquets pèlerins au profit des régions du sud et du centre, étant donné que ces zones (Médenine, Tataouine, Gabès, Kébili et Tozeur) sont placées dans les premières et deuxièmes lignes de défense contre ce phénomène.