L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a rejeté, ce lundi, le projet de loi portant approbation de l’accord de prêt de 80 millions d’euros entre la Tunisie et l’Agence française de développement (AFD), destiné à financer les petites et moyennes entreprises (PME). Cet accord prévoyait une période de remboursement de 20 ans, avec une période de grâce de 5 ans.

Le texte n’a pas obtenu la majorité requise, avec 48 voix pour, 31 contre et 13 abstentions, sur 92 députés présents.

Au cœur des interrogations des députés, le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a dû répondre à leurs critiques concernant le manque de précisions sur les mécanismes d’allocation des fonds et la sélection des institutions financières éligibles. Les députés ont également exigé un audit des prêts précédents et une évaluation de leur impact sur l’emploi et le développement.

Certains ont exprimé leur opposition à la politique actuelle d’endettement, craignant qu’elle n’alourdisse les finances publiques. Ils ont appelé à orienter les prêts vers les entreprises spécialisées dans le recyclage et la valorisation des déchets.

Le ministre a tenu à rassurer l’Assemblée que ce prêt serait exclusivement réservé aux PME, sous le contrôle strict de la Banque centrale et du ministère des Finances. Il a précisé que 35 % des fonds seraient alloués aux entreprises opérant dans l’économie verte et à la réduction des disparités régionales, avec une répartition équitable sur l’ensemble du territoire.

Abdelhafidh a souligné l’importance de mobiliser des sources de financement supplémentaires pour soutenir l’économie tunisienne et d’accompagner les entreprises industrielles, tout en révisant le cadre législatif afin de stimuler l’investissement.