Une chaîne de valeur de traitement des déchets industriels dangereux est opérationnelle en Tunisie. Un business prospère et un environnement préservé.

Récemment, Elec-Recyclage organisait un point de presse en banlieue de Tunis. L’entreprise fêtait l’entrée en production de sa filiale DID-Recyclage. Cette unité est conçue pour traiter les déchets industriels dits dangereux. Ces derniers peuvent polluer l’environnement et présenter un danger pour la santé.

Faire le ménage dans tout le pays 

À l’origine Elec-Recyclage, implantée en France a été créée pour traiter les objets électroniques et informatiques destinés à la casse ou obsolètes enfin hors d’usage. Dimensionnée pour une capacité de 75.000 tonnes, John Milot son promoteur soutient qu’elle n’a pas manqué de matière car les objets en question commençaient à s’amonceler dans le paysage français.

Plus tard l’entreprise a ouvert une unité de traitement des déchets industriels ordinaires en Tunisie tel les plastiques ou les cartonnages. L’usine est basée à Utique et tourne à plein rendement redonnant une deuxième et une troisième vie à des matériaux redevenus intrants industriels notamment pour le plastique.

À présent, le groupe s’attaque aux déchets industriels dangereux en créant une filiale avec une capacité de traitement de 2.500 tonnes par an. Elle est  suffisamment dimensionnée pour absorber la quasi-totalité des rejets industriels en Tunisie.

Un business model original

DID-Recyclage est totalement intégrée. Elle commence dans un premier temps par collecter les déchets. Ensuite, les trie. Puis elle procède à leur massification. Cette opération est importante car elle apprête les déchets à être exportés en banlieue de Marseille.

Là, ils seront pris en main par la société SPUR, filiale du groupe Veolia. Cette dernière procède pour les déchets irrécupérables à leur neutralisation par incinération. Et là ils serviront à produire de l’électricité.

Les déchets recyclables tel, les résidus métalliques, seront régénérés et intégrés dans le circuit économique en tant qu’intrants pour l’industrie. Il faut savoir que les déchets recyclables sont de deux sortes. Il y a ceux qui peuvent être récupérés pour une deuxième ou une troisième vie au maximum tel le plastique.

Les métaux, pour leur part, peuvent être régénérés indéfiniment. Le business est simple, les prestations de collecte de déchets sont payées par les ordonnateurs pollueurs. Cela fait une première entrée d’argent pour DID-Recyclage, le reste du chiffre est généré en bout de chaîne soit par la session de l’énergie électrique produite soit par la vente des matières recyclées.

Un signal fort 

DID-Recyclage pourrait envisager d’intégrer le process final d’incinération quand le volume des déchets atteindra une taille critique. Exerçant actuellement sous le régime totalement exportateur il faudra alors à l’entreprise changer de statut pour devenir partiellement exportatrice. Cependant le point fort de cette story est qu’elle est entièrement autofinancée. C’est là un élément de confiance dans le site industriel tunisien ainsi que du climat d’affaires dans le pays, qui mérite qu’on le mette en exergue.

Ali DRISS