“Les microplastiques perturbent les écosystèmes desquels dépend notre existence. Sans une action universelle audacieuse et sans instruments contraignants, la crise du plastique va s’aggraver et menacera les vies, les moyens de subsistance et les écosystèmes”, a déclaré Farah Al Hattab, chargée de campagne et chercheuse spécialisée en droit auprès de Greenpeace Moyen-Orient et Afrique du Nord, établie à Beyrouth.
Sa déclaration intervient en réaction aux résultats d’une nouvelle étude qui révèle que les microplastiques perturbent les photosynthèses des végétaux et exposent, par conséquent, 400 millions de personnes à la famine.
Al Hattab, citée dans un communiqué de Greenpeace Moyen-Orient et Afrique du Nord, a ajouté, que les dirigeants, les décideurs et les négociateurs dans la région MENA, devraient pousser, lors du deuxième round des négociations dans du Comité de négociation intergouvernemental sur la pollution par les matières plastiques, y compris dans le milieu marin (INC-5), prévu en aout 2025, vers un traité universel juridiquement contraignant pour résoudre, à la source, le problème du plastique à la source.
Ce traité devrait prévoir une réduction de la production du plastique et aussi des produits en plastique à usage unique, soutenir la réutilisation et aussi les mécanismes de financement garantissant une transition juste et équitable vers des économies zéro déchets, à même de protéger la santé humaine et la planète.
En effet, l’étude, publiée dans la revue “Proceedings of the National Academy of Sciences”, révèle que les microplastiques réduisent la croissance des cultures essentielles comme le blé, le riz et le maïs, compromettant ainsi la sécurité alimentaire mondiale.
“Si rien n’est fait, jusqu’à 400 millions de personnes pourraient être exposées à la famine d’ici vingt ans. Une crise silencieuse se joue sous nos yeux, menaçant à la fois l’agriculture, les écosystèmes et la stabilité du climat”, alertent les auteurs de l’étude.
Les microplastiques, issus de la dégradation des déchets plastiques, perturbent la photosynthèse des plantes en bloquant l’absorption de lumière et de nutriments. Cette pollution réduit les rendements agricoles et la production marine, aggravant l’insécurité alimentaire mondiale. Sans action rapide, des millions de personnes pourraient être menacées de famine.
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Selon l’étude, la capacité des plantes à convertir la lumière en énergie chute en moyenne de 12 %. Cela entraîne une baisse de rendement estimée entre 4 % et 14 % pour trois des cultures les plus consommées au monde : le blé, le riz et le maïs.
Les pertes de récoltes liées aux microplastiques pourraient égaler celles dues à la crise climatique, compromettant la sécurité alimentaire mondiale, prévient encore l’étude.