startupC’est une crise sans précédent que traverse aujourd’hui la French Tech, débroussaillage de Sami Ayari, président de l’Association franco-tunisienne Reconnectt : En 2024, la French Tech a fait face à une crise record, avec 64 faillites de start-ups, surtout parmi les plus matures (6-8 ans).

Une situation qui s’explique par plusieurs réalités :

  • Modèle non rentable : La quête incessante de l’hyper-croissance a conduit à des investissements massifs, mais sans rentabilité à long terme.
  • Écosystème en recul : Les faillites dépassent désormais les créations en série A, avec 10,4 % des start-ups IT en difficulté.
  • Capital inefficace : Les French Tech ne suffisent plus à protéger les start-ups face à la raréfaction du capital-risque et à la chute des valorisations.

Leçons à tirer pour la Tunisie

Le dynamisme de l’écosystème entrepreneurial tunisien est incontestable, avec 1040 à 1133 start-ups labellisées en 2024, bien au-delà de l’objectif de 1.000 fixés pour la fin d’année. Cependant, il est essentiel de ne pas suivre aveuglément les tendances internationales, mais de s’inspirer des erreurs de la French Tech pour anticiper les risques.

Recommandations pour le futur de l’écosystème tunisien :

  1. Organisation et spécialisation : La fin de la phase d’expansion du Startup Act 1.0 doit marquer un tournant, avec un focus sur l’inclusivité et la rentabilité, en lien avec les priorités de l’économie nationale.
  2. Le Startup Act 2.0 : Une vision nationale, un contrôle financier rigoureux, des indicateurs de performance (KPI), et un suivi du retour sur investissement (ROI) sont essentiels pour garantir la durabilité du modèle. Il faut aussi lutter contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent, tout en protégeant les talents locaux.
  3. Secteurs stratégiques : L’accent doit être mis sur des secteurs à fort potentiel comme l’agriculture, la santé numérique, ql’énergie, le transport, l’IA et la cybersécurité, afin de maximiser le ROI et de soutenir la compétitivité de la Tunisie.

Conclusion : pour que la Tunisie devienne un acteur incontournable dans l’écosystème international, elle doit tirer parti des erreurs passées et des défis actuels, tout en s’appuyant sur des stratégies nationales bien définies. Sans un soutien renforcé aux start-ups locales, il existe un risque réel d’essoufflement du dynamisme entrepreneurial.

Sami AYARI – Reconnectt

EN BREF

French Tech en crise : les leçons pour la Tunisie

  • 64 start-ups françaises matures ont fait faillite en 2024, un record inquiétant.
  • « L’hyper-croissance sans rentabilité est une impasse stratégique. » – Sami Ayari
  • 10,4 % des start-ups IT sont en difficulté, les créations ne compensent plus les pertes.
  • Tunisie : 1040 à 1133 start-ups labellisées, mais attention à ne pas répéter les erreurs françaises.
  • Recommandations : spécialisation sectorielle, rigueur financière, et déploiement du Startup Act 2.0.